jeudi 22 août 2013

Les relations complexes entre assurance maladie et dépense de soins.

De nombreux travaux empiriques ont cherché à mieux cerner les relations complexes entre entre assurance maladie et dépense de soins. Le point  de départ est le suivant: la plupart des études constatent une corrélation positive entre niveau d'assurance et montant des dépenses. Toutefois, corrélation n'est pas causalité, et deux interprétations de cette relation statistique sont possibles. D'une part, le fait d'être mieux couvert par une assurance peut entraîne chacun à consommer davantage; ce phénomène, souvent qualifié d’aléa moral", traduit simplement un effet d'incitation dû à une modification du prix payé par l'usager. Mais d'autre part, il est possible qu'une personne se sachant en mauvaise santé, et anticipant ainsi qu'elle aura besoin de soins dans le futur, choisisse de souscrire un contrat d'assurance couvrant une part plus grande du coût de ces soins. La causalité est alors inversée, puisqu'en présence d'auto sélection, ce serait la dépense de soins qui déterminerait le niveau d'assurance, alors qu'en présence de sois qui déterminerait le niveau d'assurance, alors qu'en présence d'aléa moral", c'est le niveau d'assurance qui influence la dépenses de soins.  Notons que ces deux interprétations ne sont pas exclusives l'un de l'autre, et que les deux phénomènes peuvent tout à fait coexister.

Les déterminants de la dépense de soins sont multiples. Les processus de décision qui conduisent à cette dépense sont complexes, et font intervenir de manière centrale l'interaction entre le partaient et le professionnel de santé, notamment le médecin. Des éléments propres à chacun des acteurs en présence peuvent donc potentiellement influer sur la dépense de soins.


Du côté du patient, en premier lieu, l'état de santé conditionne fortement la dépense; mais le revenu dont il dispose peut limiter sa capacité à payer, notamment pour des soins coûteux. Dans tous les pays développés, des systèmes d'assurance, publique ou privée, visent à garantir un accès aux soins en principe indépendant du revenu. Un tel objectif peut s'envisager du point de vue de l'équité ou de la solidarité entre malades et bien portants, mais il peut aussi s'interpréter en termes d'assurance. Les soins coûteux correspondent à des traitements lourds, qui ne sont mobilisés que dans la prise en charge de pathologies survenant avec une faible probabilité. L'assurance permet, si l'on paye une prime lorsque tout va bien, de disposer en cas de nécessité de sommes importantes permettant d'accéder aux soins coûteux. C'est là la principale mission de l'assurance maladie que de prendre en charge le coût des soins "adéquats," dont la nature dépend des traitements disponibles et de l'état des connaissances médicales, permettant de traiter des maladies dont la survenance future reste incertaine, surtout à un niveau individuel. La couverture complète du coût de ces " besoins de santé" par une assurance correspond à un transfert du risque depuis les individus vers les organismes collectifs, et ce partage des risques est efficient ex ante.

Du côté du patient, en premier lieu, l'état de santé conditionne fortement la dépense; mais le revenu dont il dispose peut limiter sa capacité à payer, notamment pour des soins coûteux. Dans tous les pays développés, des systèmes d'assurance, publique ou privée, visent à garantir un accès aux soins en principe indépendant du revenu. Un tel objectif peut s'envisager du point de vue de l'équité ou de la solidarité entre malades et bien portants, mais il peut aussi s'interpréter en termes d'assurance. Les soins coûteux correspondent à des traitements lourds, qui ne sont mobilisés que dans la prise en charge de pathologies survenant avec une faible probabilité. L'assurance permet, si l'on paye une prime lorsque tout va bien, de disposer en cas de nécessité de sommes importantes permettant d'accéder aux soins coûteux. C'est là la principale mission de l'assurance maladie que de prendre en charge le coût des soins "adéquats," dont la nature dépend des traitements disponibles et de l'état des connaissances médicales, permettant de traiter des maladies dont la survenance future reste incertaine, surtout à un niveau individuel. La couverture complète du coût de ces " besoins de santé" par une assurance correspond à un transfert du risque depuis les individus vers les organismes collectifs, et ce partage des risques est efficient ex ante.